Le Blog-Notes du 27 juillet

LES FAITS. Le gouvernement a proposé un plan d’urgence pour sortir de la crise agricole. Un plan d’un montant total de 600 millions d’euros qui n’a pas réellement enrayé la grogne paysanne.

Ce gouvernement a fait comme tous les autres face à la revendication agricole… Il a sorti le carnet de chèque. Les 600 millions correspondent à une aide d’urgence basée sur des aides de trésorerie : allongement de prêts, remise à plus tard de cotisations, etc. De l’argent pour faire taire dans les campagnes, tel était donc le pari du tandem Hollande/LeFoll, reprenant à leur compte les vieilles méthodes. Celles auxquelles ils ont été biberonnés.

La première réaction de quelques sections départementales de la FNSEA (notamment en Normandie là où la contestation avait atteint un sommet) a été de donner quitus au gouvernement et, donc, de lever les barrages. Preuve (malheureuse) que tout peut s’acheter…

Mais la paix n’a pas duré. Le « peuple agricole » a vite compris que le problème ne se comptait pas en millions d’euros, pas même en centaines de millions d’euros, mais en réforme structurelle. Et, là encore, le gouvernement est aux abonnés absents.

Naturellement, ce plan d’urgence va améliorer l’ordinaire de ceux qui souffrent le plus. Et ils sont nombreux. Mais pour l’avenir ? L’agriculture française a besoin de réformes profondes, structurelles, peut-être difficile à mettre en œuvre. Mais indispensable. A commencer par la taille des exploitations, trop modeste. Mais, une nouvelle fois, sur le fond du dossier, le politique a choisi de botter en touche. Regrettable.

LES FAITS. Boulanger, l’enseigne d’électro-domestique du groupe Mulliez, a été épinglée par la CNIL pour fichage de ses clients, notamment sur leur caractère, leur religion supposée, leur état de santé, etc.

D’évidence, qualifier les clients selon leur caractère, religion, état de santé ou, pourquoi pas, orientation sexuelle est une aberration. D’ailleurs, la direction de l’enseigne l’a reconnu illico.

Mais, comme toujours, les médias les plus grand public (donc les moins spécialistes, par principe) sont tombés à deux pieds joints sur le principe même du fichage. Déjà, sémantiquement, le « fichage » en dit long sur l’opinion de celui qui l’évoque. En réalité, il s’agit de la « qualification » de ses clients. Et tous les acteurs économiques le pratiquent, y compris… la presse lorsqu’il s’agit de recruter de nouveaux abonnés !

La qualification des clients est aujourd’hui une nécessité. D’abord pour être commercialement plus efficace, gage de performance d’économique (donc d’emplois…). Ensuite, il est même possible de le présenter dans une logique de performance environnementale : quel intérêt par exemple d’adresser un mailing (et tous les papiers qui vont avec) à un client qui n’a aucune attirance pour le produit ou le service ? Là, le « fichage » est dans une logique vertueuse…

En fait, une nouvelle fois, le problème n’est pas tant la direction que suivent les entreprises (qualifier ses clients est normal, indispensable même) mais bien la ligne jaune qu’il convient de ne pas franchir.

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