LES FAITS. Casino va racheter un site industriel de volaille dans la Sarthe à la coopérative Terrena/Gastronome. Objectif affiché par le distributeur : sécuriser ses approvisionnements, tant en quantité qu’en qualité.
Aussi anecdotique soit cette reprise, en tous les cas à l’échelle de Casino, elle ne manque pas d’interpeller, ne serait-ce que parce que le groupe s’était retiré de toutes activités industrielles dans les années 1990, après pourtant avoir été un acteur important : vins, chocolats, charcuterie, etc.
Deux lectures possibles. D’abord, à l’image d’Intermarché, Casino a fait l’analyse que la maîtrise de l’amont – de la ressource en somme – est une direction stratégique pour l’avenir. Un revirement qui serait quand même surprenant et qui, s’il était confirmé par d’autres acquisitions, ne manquerait par d’interpeller sur la solidité du partenariat avec Intermarché.
Pour une part de l’accord d’alliance en effet, figure que Casino confie à terme une part de ses approvisionnements aux usines du groupement des Mousquetaires. C’est en ce sens que la constitution d’un pôle industriel, même minime, par Casino sera difficilement compatible avec l’alliance.
Seconde lecture. Ce rachat est strictement tactique. Ou, dit autrement, 100 % opportuniste. L’atelier volaille de Terrena était en difficulté, un plan social en cours et Casino y a vu un bon moyen d’améliorer son image vis-à-vis du monde politique (la Sarthe est, qui plus est, la terre d’élection de Stéphane Le Foll, l’un des poids lourds du gouvernement). En gros : Casino sauveur de l’emploi !
Une telle posture pourrait s’expliquer. La grande distribution ne peut ignorer aujourd’hui qu’elle concentre un feu nourri de critiques : des industriels (y compris ceux qui sont pris dans le jeu des ententes et qui n’hésitent pas à faire porter la responsabilité finale de leurs pratiques aux enseignes), de leurs représentants (ANIA, ILEC, etc.) et des politiques. Répondre à ces critiques par une posture de sauveur d’emploi n’est pas sans intérêt. Mais pas sans risque non plus… Car elle ne dure qu’un temps. La réalité économique rattrape toujours la bien-pensance !
LES FAITS. Sephora a démarré hier une activité de click & collect dans ses parfumeries.
Le click & collect s’impose peu à peu comme un service indispensable dans la panoplie d’une enseigne contemporaine. Popularisé par le drive (qui en est l’archétype), le click & collect est rentré dans les mœurs. En clair, le client, dans sa pratique courante, est déjà largement omnicanal. Les enseignes n’ont d’autres choix que de l’être aussi.
Sur le fond, ensuite, le click & collect est vu par les clients comme cumulant les atouts. C’est la capacité à choisir à distance (le principe du e-commerce « classique ») mais de retirer ses produits dans un laps de temps beaucoup plus court que la livraison à domicile habituelle. Ce que seul un magasin peut proposer !
Ensuite, le développement du click & collect montre à quel point aucune enseigne ne peut ignorer la moindre perspective de développement de business ! Dans un contexte où les marchés sont globalement matures et le maillage commercial déjà bien serré, tout est bon pour capter les moindres euros que le client est prêt à dépenser. Aucune source de chiffre d’affaires ne doit être négligé. Quand bien même elle impose de modifier les organisations et les process, ce qui est souvent le cas eu click & collect.