Le Blog-Notes du 18 mai  

LES FAITS. Les Néerlandais Ahold et le Belge Delhaize ont confirmé être en discussion pour un éventuel rapprochement pour former un nouveau géant de la distribution européenne.

Ahold et Delhaize ont des profils assez proches : leader d’un « petit » marché. Les Pays-Bas pour Ahold, la Belgique pour Delhaize. Conséquence de la taille de leur marché : ils ont tôt mis le cap sur le marché le plus important pour le retail, les Etats-Unis. Activité qui pèse désormais plus de la moitié de leur chiffre d’affaires.

A présent, donc, les voilà discutant fusion ! Et ouvrant peut-être un nouveau chapitre de l’histoire du commerce européen. En effet, jusqu’à présent, les rapprochements ont été essentiellement nationaux avec, en parallèle, des implantations dans des pays plus lointains. L’exemple du marché français est à cet égard frappant.

Pour autant, l’européanisation du retail est une évidence à terme malgré les disparités dans les habitudes de consommation. D’abord, dans chaque pays, le niveau de concentration actuel rend difficile de nouvelles fusions. En conséquence, seuls des rapprochements transnationaux pourront être autorisés par les autorités de la concurrence.

Ensuite, seconde raison, le nombre d’acteurs, toujours élevé. A l’échelle du continent, il y a encore une trentaine d’opérateurs de taille conséquente. Parmi ceux-ci, forcément, des proies et des prédateurs.

Enfin, dernière raison, la maturité des marchés. Tous les acteurs sont en quête de croissance que ne leur offre plus leurs marchés d’origine ! La croissance externe en devient alors une voie plus qu’impérieuse.

LES FAITS. Selon les calculs de LSA, les enseignes ont réclamé 42 % de surfaces commerciales en plus en avril 2015 vs avril 2014. Un énorme écart !

Une hirondelle ne fait pas le printemps ! De la même manière, un mois ne fait pas une tendance. Il n’empêche : l’écart avec avril 2014 est tel qu’il mérite analyse. En apparence, c’est en effet un sacré paradoxe. D’un côté, une consommation peu dynamique : de l’autre, une offre en expansion soutenue.

Premier élément d’explication : le développement de l’offre, qu’il s’agisse de nouveaux magasins ou d’agrandissements de magasins existants, est encore le plus sûr moyen de soutenir son propre développement. Normal que les enseignes activent ce levier de l’expansion.

Mais ce besoin de surfaces commerciales traduit aussi un autre phénomène : une spécialisation toujours croissante des concepts, nécessitant de nouveaux mètres carrés. Initialement en effet, la consommation a été soutenue par les hypermarchés. Puis sont venues, dans les années 1990 et 2000, les grandes surfaces spécialisées (GSS). A présent, nouvelle phase avec… l’ultra-spécialisation : des enseignes qui prennent une catégorie des GSS (qui en apparaissent donc… généralistes !) et la travaillent à la fois en largeur et en profondeur. Exemple : Kiko sur le marché de la beauté.

Par définition, cette émergence de nouvelles enseignes justifie de nouvelles surfaces commerciales. Au risque, évident, d’affaiblir les acteurs en place. Mais c’est le principe de la vie économique : de nouveaux intervenants qui, s’ils rencontrent leur public, prennent la place de leurs concurrents.

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