Le blog notes du 1er juin

LES FAITS. L’Assemblée Nationale a donc adopté un texte obligeant les enseignes à donner leurs invendus pour limiter le gaspillage alimentaire.

C’est, malheureusement, un grand classique de la tentation habituelle du politique en France : légiférer, obliger, bref « montrer le bâton ». Et ce, alors que l’impérieuse nécessité du texte est… discutable ! La grande distribution n’est en effet responsable que de 5 % du gaspillage alimentaire selon plusieurs études convergentes.

De plus, dans leur immense majorité, les enseignes ont déjà des accords avec les Banques Alimentaires, les Restos du Cœur et autre Secours Populaire. Autant dire que la pratique du don est déjà courante. Cela dit, c’est vrai, elle n’est pas nécessairement totale. D’où les quelques images de sujets TV montrant des enseignes javellisant leurs invendus pour dissuader leur récupération. Forcément choquant.

Mais, pour quelques images, fallait-il tomber une nouvelle fois dans le coercitif à tout prix ? Evidemment pas. Car, au-delà de la loi elle-même, ce texte adresse un nouveau message d’un pays où la loi gère toute la vie des entreprises, jusqu’à la valorisation des invendus.

Enfin, impossible de passer sous silence une forme de « 2 poids / 2 mesures ». La grande distribution a désormais interdiction de jeter et obligation de donner ses invendus. Mais qu’en est-il des autres intervenants de la (grande) chaîne alimentaire ? Par exemple la restauration collective, les cantines d’hôpitaux, de casernes, etc ? Le problème étant par principe moins visible, il n’a pas été traité par la loi. Ce qui traduit, en outre, un manque d’ambition.

LES FAITS. Carrefour a profité de la rénovation profonde de son hyper de Lille pour lancer une nouvelle application de géo-localisation in-store fonctionnant sur la base technologique VLC : visible light communication. Le client est repéré via l’éclairage LED du point de vente que la caméra de son smartphone peut « lire ».

La géo-localisation est le Graal du commerce : savoir où est le client pour lui pousser les messages (souvent promotionnels !) les plus contextualisés possibles. Carrefour, qui avait déjà testé une première application dans le cadre de l’hyper de Villeneuve-la-Garenne ouvert l’an dernier, remet donc ça à Lille. Objectif : permettre au client de retrouver plus facilement les produits qu’il recherche en le guidant jusqu’à la bonne gondole.

Honnêtement, quel client a réellement besoin d’être épaulé dans son parcours habituel en hypers ou supers ? Par la force de l’habitude (et la proximité des concepts entre enseignes), les clients savent lire les implantations pour l’essentiel de leur besoin. Mais, c’est vrai, ils sont parfois en questionnement pour quelques produits : les classiques boites d’allumettes, cirage, levure chimique, etc. Mais pour le gros de leur liste de courses, sont-ils vraiment désemparés ? Non, bien sûr…

De plus, ces applications (avec la finalité de pousser de la promo sur le smartphone du client) sont souvent jugées intrusives. Ce qui agace prodigieusement nombre de clients.

Pour autant, Carrefour a probablement raison de poursuivre ces tests. A défaut de proposer une application indispensable au client de 2015 (il faut souhaiter que ses promoteurs n’y croient trop quand même…), Carrefour nourrit surtout sa courbe d’expérience. Car il ne fait aucun doute que le smartphone sera bien un jour la télécommande de la consommation. Et toutes les expérimentations d’aujourd’hui (même celles qui n’ont qu’un intérêt objectif faible) seront utiles demain.

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