Le Blog-Notes du 15 juin

LES FAITS. Auparavant alliés (au sein de la centrale européenne Coopernic) puis fâchés, Leclerc et Rewe renouent et vont créer une centrale d’achats commune.

Nouveau rebondissement dans l’histoire – tumultueuse – des centrales d’achats européennes. Après avoir rompus les liens qui les unissaient au sein de Coopernic (et eu des mots durs l’un envers l’autre), Leclerc et Rewe ont repris langue et décidé de faire achats communs. Bref, nous voici face à un véritable zig-zag affectif !

Quels achats ? Quels objectifs ? Pour l’heure, aucune précision ! Ce qui est finalement peut-être normal. Car les centrales d’achats sont toujours un grand mystère… Tactiquement, certes, il peut y avoir un intérêt de mutualiser des volumes et obtenir des conditions additionnelles. Mais sur quel périmètre ? Sans nier qu’ils existent, les fournisseurs communs sont rares.

C’est probablement la difficulté à tirer de réels fruits de ces alliances européennes qui les rend instables. Et, ce, au-delà du cas Leclerc-Rewe. Depuis une vingtaine d’années, aucune centrale multi-acteurs n’est demeurée en l’état. Sans doute faute de résultats tangibles.

Faute aussi d’une vision stratégique de l’alliance… La seule vocation de ces regroupements est d’être un tiroir-caisse. Intéressant certes, mais forcément limitant. Tant qu’il n’y aura pas de synergies plus opérationnelles, ces centrales ne seront qu’opportunes. Mais la différence des marchés, des typologies de consommation (et même, osons-le : de culture) rend probablement cette perspective de synergies très lointaine.

LES FAITS. Auchan a confirmé étudier la vente de sa filiale de e-commerce Grosbill. L’acheteur serait le groupe allemand Mutares, déjà propriétaire de Pixmania.

Si elle est confirmée, cette cession de Grosbill par Auchan marquera donc le renoncement d’un acteur (important) du off-line d’intégrer un web-marchand. Et confirmera qu’il en va du e-commerce comme du commerce. Il y a beaucoup d’appelés (plus de 150 000 sites marchands recensés en France par la Fevad) mais peu d’élus…

Même sur un marché dynamique, il ne suffit donc pas d’exister pour réussir. Grosbill, qui végétait à environ 120 millions d’euros de chiffre d’affaires vient de l’apprendre à ses dépens. Après tout, la filiale ne pesait pas davantage pour Auchan qu’un bel hyper… Et générait autrement plus de difficultés. Ce qui, au passage, appelle aussi à réfléchir sur l’opportunité de trop s’éloigner de son core-business… Peu de chiffre, beaucoup de soucis…

En fait, à date, hormis Casino, aucun acteur du off-line n’a vraiment réussi on-line. Le groupe de Jean-Charles Naouri dispose en effet dans son portefeuille de Cdiscount et ses 2 milliards (environ) de chiffre d’affaires. Surtout, il a mis en place d’importantes synergies entre web et magasins : ses hypers Géant sont par exemple à la fois des points de retrait pour les commandes mais également des lieux où sont présentées et vendues les promos Cdiscount. Avec – pourquoi pas ? – la perspective un jour que l’univers non-alimentaire soit carrément « brandé » Cdiscount. Ce que ne peut donc plus imaginer Auchan…

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